Mercredi 20 juin 2018
La Transfăgărășan fait partie de ces routes mythiques que tout motard rêve de parcourir un jour. Traversant le sud de la chaîne des Carpates, la Transfăgărășan ou DNC7 (Drumul Nationale 7C) a été construite entre 1970 et 1974 sous le régime de Ceausescu. Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'URSS en 1968, le dictateur Roumain a en effet imposé la construction d'une route qui permettrait à son armée de traverser rapidement les monts Făgăraș. Sa construction en dépit des objections des ingénieurs, a provoqué la mort de nombreux ouvriers (essentiellement des soldats) et l'intérêt stratégique de cette route n'a pas été démontré. La Transfăgărășan, généralement fermée d'octobre à juin, reste le symbole du caprice extravagant et couteux d'un homme. Elle est aujourd'hui renommée pour ses somptueux virages en épingles à cheveux accrochés aux flancs des Carpates dans un décor magnifique. Elle relie les régions de la Valachie et de la Transylvanie.
Je suis parti de Bran ce matin avec un beau soleil mais la météo annonçait un temps couvert voire pluvieux au lac Baléa, c'est à dire au point le plus haut de la Transfagarasan.
De toute manière je ne pouvais rien faire pour changer ça, alors j'ai tenté le coup.
La route vers la montagne et la montée vers le lac s'est faite sous le soleil avec une superbe route.
Effectivement le ciel s'est peu à peu bouché et une couche nuageuse s'est formée au fur et à mesure que je montais.
A quelques kilomètres du lac Baléa et du col qui marquent le début du secteur Transfagarasan, j'ai bien cru que j'allais être dans les nuages et que je ne verrai rien.
Mais j'ai eu de la chance. Le plancher des nuages s'arrêtait juste assez haut pour que je puisse passer et admirer la descente que j'allais entreprendre dans le sens sud-nord.
Dans la descente, on n'est pas à l'abri de trouver des moutons qui traversent...
Ce soir je suis dans un camping, le "De Oud Wilg" (le vieux saule), près de Carta dans la plaine, à l'entrée nord de la Transfagarasan. Visiblement très connu des campeurs, des motards mais aussi des cyclotouristes, ce camping est une heureuse surprise. A ce jour, c'est le meilleur de tous ceux que j'ai fréquentés au cours de ce voyage. Il est tenu par un couple de néerlandais très sympathiques dont le mari parle un peu français.
Les emplacements sont enherbés, plats et ombragés. Les douches chaudes sont incluses, les toilettes sont impeccables et, cerise sur le gâteau si j'ose dire, le PQ est fourni.
Un kiosque avec tables, chaises et prises de courant est mis à la disposition des clients. Enfin, une cuisine équipée (bouilloire et plaques électriques, micro-ondes, vaisselle...) est également mis gracieusement à disposition.
Et tout ceci pour la somme extravagante de 45,5 Lei pour deux jours (c'est à dire environ 10 euros pour deux jours). Royal!
Un camping à retenir si vous passez un jour dans le coin.