Samedi 24 juin.
Arrivée à la frontière à Essendereà 09h45. Hossein récupère mes papiers et le CPD de Kunigonde puis commence son travail de facilitateur qu'il finit à 10h45. Pas mal!
Il me laisse donc en tête de la colonne de véhicules prêts à passer la frontière.
Il m'aura cependant fallu attendre 11h40 pour voir la grille s'ouvrir et libérer ainsi le passage vers la Turquie.
Les mystères de l'administration !!!
L'entrée en Turquie s'est faite sans trop de problème, même si je ne comprendrais jamais pourquoi il faut passer à trois guichets qui vous demandent exactement les mêmes papiers.
Une fois les formalités faites, j'ai redécouvert avec plaisir les paysages montagneux verdoyants de la Turquie et j'ai apprécié également la température nettement plus agréable. J'ai presque eu froid en passant les cols...
En revanche j'ai moins apprécié les 3 checkpoints rigoureux en moins de 60 km. Puis les trois autres, moins sourcilleux, subis jusqu'à l'arrivée.
Enfin, j'ai constaté que depuis mon précédent passage en Turquie, les vaches n'avaient toujours pas révisé le code de la route.
Fin de l'étape du jour près du lac de Van, immense et magnifique.
Dimanche 25 juin.
Aujourd'hui, étape de liaison jusqu'à Malatya. Essentiellement de la 4 voies sans grand intérêt si ce n'est celui de me rapprocher de Kayseri et de la Cappadoce.
Vous pourrez constater que j'ai encore croisé des vaches, et en nombre cette fois-ci. Et ce ne sont pas les seuls animaux qui "trainent" le long des routes.
En arrivant à Malatya, j'avais été intrigué par cet objet monumental, visible à plusieurs endroits dans la ville, et notamment près de mon hôtel..
J'ai eu la réponse un peu plus tard. Alors que j'entrais dans une épicerie, le gérant m'a abordé pour me demander s'il pouvait m'aider. Il ne parlait pas anglais ni français. Je ne parle pas turc. C'est donc avec les mains que je l'ai remercié et lui ai fait comprendre que j'allais faire le tour du magasin. Quelques minutes après, il est revenu pour me tendre deux abricots et m'expliquer que Malatya était la capitale de l'abricot en Turquie.
Lundi 26 juin.
Après Malatya, j'ai pris la direction de Kayséri, porte d'entrée de la Cappadoce.
La traversée a été rythmée par une succession de cols grimpant jusqu'à environ 2200 mètres, puis par la descente sur la vallée de Kayséri.
Sur la route, j'ai été doublé par un motard qui, à l'approche d'un parking un peu plus loin, m'a fait signe de m'arrêter. Heureux de croiser un motard européen, il m'invite à faire une pause dans "l'échoppe" installée sur le parking. J'ai passé près d'une heure avec cet homme, ancien travailleur dans l'automobile en Allemagne, revenu passer sa retraite dans son pays. Thé parfumé, pâtes de fruit, j'ai eu droit à un traitement royal! Evidemment il a catégoriquement refusé que je paie quoi que ce soit.
Au sud de la ville, le mont Erciyes Dagi culmine à 3917 mètres. Avec son sommet enneigé, il est visible près de 100 km avant d'arriver.
Je me suis contenté d'aller au somment du mont Ali Dagi (2509 m), situé à proximité. Dominant la ville, il est très apprécié par les nombreux parapentistes.
Il parait que les habitants de Kayséri aiment à s'y rendre pour prendre le frais et admirer leur ville.
Encore faut-il qu'ils aient un 4x4, car, si elle semble correcte au début, la route d'accès se transforme vite en piste caillouteuse et défoncée à souhait.
Cela-dit, c'est vrai que la vue vaut le détour.
Kayséri est une ville de plus d'1,1 million d'habitants.
La ville a su conserver sa citadelle datant du Vème siècle et reconstruite en 1244. Malheureusement, la citadelle est en rénovation et n'est pas ouverte à la visite.
On y trouve également plus d'une vingtaine de Kumbets, ces tombeaux à la base géométrique, surmontés d'un toit en dôme ou d'un toit pyramidal.
Tout ce patrimoine architectural a été conservé sans avoir empêché la construction d'une ville très moderne.
Mardi 27 juin:
Aujourd'hui je partais donc de Kayséri pour explorer une partie de la Cappadoce en passant par Ûrgüp, Avanos, Uçhisar, Göreme et Nevesehir.
Après une partie vallonnée et verte, la route s'enfonçait au cœur d'une zone plus aride et plus chaude. Je n'ai évidemment vu qu'une infime partie de ce qu'offre cette région turque. Il aurait fallu y consacrer plusieurs jours tant on découvre des merveilles à chaque tournant. Et je ne parle que de ce qui est accessible par la route...
Cela dit, je me suis régalé et pour résumer...... j'en ai pris plein les yeux.
Du coup, ce n'est qu'en toute fin d'après-midi que j'ai rejoint Konya, patrie des derviches tourneurs.
Le lendemain, mercredi 28 juin, journée "relâche" consacrée au repos et à la visite de quelques monuments emblématiques de Konya.
Notamment, reconnaissable à son dôme cylindrique en faïence turquoise, le mausolée de Djalal al-Din Rumi, dit Mevlana.
Ce nom ne vous dit rien ? C'est pourtant l'un des poètes les plus lus de la planète. De son vivant, on venait déjà en pèlerinage à Konya. Et depuis 1273, année de sa mort, cela continue. J'ai pu constater en effet la ferveur qui anime les pèlerins qui, sans discontinuer, défilent devant sa tombe surmontée de son turban turquoise.
Pourquoi cette ferveur?
Parce que Rumi était un mystique, un saint du Soufisme dont la religion était l'amour et qui aimait toutes les religions.
Du 29 au 30 juin.
Je prends la route vers l'ouest. Première étape à Uzak puis cap sur Canakkale par une route dont le bitume a fondu sous la chaleur, sauf lorsqu'il a été "raclé" en précision de sa réfection. J'ai donc eu le choix entre des routes ou les roues s'enfonçaient dans le goudron fondu et d'autres où ma roue avant faisait un peu ce qu'elle voulait dans rainures traitresses.
C'est à Canakkale en effet que j'ai pris le ferry pour rejoindre Eceabat, ville turque située sur la partie occidentale du pays. Je suis proche de la Grèce que j'atteindrai le lendemain.