Le recours aux services d'Hossein pour nos CPD impliquait d'entrer en Iran via l'Arménie. Or, les relations entre la Turquie et l'Arménie étant ce qu'elles sont, nous ne pouvions pas passer directement de la Turquie à l'Arménie. Du coup la Géorgie s'imposait et nous avions décidé de transiter par Tbilissi où nous passerions quelques jours pour déposer nos demandes de visas pour l'Iran et attendre la délivrance de ceux-ci.
Le passage de la frontière fut finalement plus rapide que nous ne le craignions. En effet, nous avions vite compris qu’il n’était pas obligatoire de rester derrière la file ininterrompue de camions qui s’étirait sur plusieurs kilomètres avant la frontière.
Malheureusement, nous n’avons pas trouvé (ou pas su trouver) de guichet pour souscrire une assurance pour les quelques jours que nous allions passer dans le pays. Il semble que les géorgiens ne s’embarrassent de ce genre de détails. Néanmoins, nous avons décidé de ne pas jouer avec le feu et, sur la base de renseignements donnés à la frontière, nous avons passé une bonne partie de la matinée pour trouver, non sans peine, le bâtiment d’une société spécialisée. Hélas, ce fût pour nous, l’occasion de toucher du doigt ce que peut être la bureaucratie lorsqu’elle est poussée à l’extrême.
Dépôt du dossier en fin de matinée. RDV donné pour 15 heures. A15h30 rien n’était fait. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que notre carte verte a été enfin prête. Encore fallait régler la cotisation. Mais il était impossible de payer au comptoir, il fallait utiliser un automate. Un automate qui n’acceptait pas la carte bancaire, n’acceptait que le cash et ne rendait pas la monnaie. Nous voici partis en direction de la banque la plus proche pour trouver l’appoint. Puis de retour à la société d’assurance nous nourrissons l’automate de la somme exacte. En échange, il nous donne un reçu qui nous donne enfin le droit de récupérer notre carte d’assurance…. Dont nous apprenons alors qu’elle ne sera valable qu’à compter de minuit….
Bref, épuisés de n'avoir rien fait, c'est tardivement que nous avons regagné nos motos. Avec une prudence de sioux, nous avons évité les obstacles d'une circulation assez particulière en Géorgie (chacun pour soi), contourné une averse qui, sournoise, attendait notre sortie de l'agence pour verser du liquide (elle), pour enfin trouver refuge dans un petit hôtel pas cher de la banlieue de Batumi... Pas le grand luxe, mais suffisant pour nous abriter et nous reposer.
Le lendemain matin, c’est sous la pluie que nous nous sommes dirigés vers GORI. Une étape de liaison destinée à nous rapprocher de Tbilissi et prévue uniquement sur des voies rapides et des autoroutes.
Enfin ça c'est ce qu'on aurait pu croire sur la carte mais la réalité du réseau routier Géorgien est bien différente.
En résumé, il est en grande majorité défoncé.... Entre les portions constituées de dalles de béton mal jointes voire mal ajustées, les portions où le goudron date de l'ère soviétique, les portions où l'asphalte (?!) est tellement déformé par le passage des camions que la route vous "emmène" littéralement là où vous ne vouliez pas aller, ça a été sportif.
Ajoutez à cela que les vaches empruntent également les routes sans surveillance... Et si ça ne vous suffit pas, sachez que les cochons (oui, les cochons d'élevage), empruntent également les routes en famille...
Le pays est beau, très vert.....donc très humide. Pour ce que nous en avons vu, une bonne partie des infrastructures est dans le même état que les routes...En revanche, partout où nous nous sommes arrêtés, nous avons été bien accueillis. Les français semblent avoir la cote ici (voir les évènements avec la Russie (2008) et la médiation de Sarkozy en tant que président de l'UE).
A Gori, sous des trombes d’eau, c’est grâce à Booking.com que nous trouvons une typique et très sympathique Guest-house et que nous décidons d’y passer deux nuits (Tamar Guest-House).
Le lendemain, la météo nous a gratifiés d'une courte fenêtre de beau temps. Esquivant la visite du musée Staline (Gori est sa ville natale), nous sommes allés visiter la cité troglodyte d’Ouplistsikhé (cité de Dieu) située à environ 10 km à l'est de Gori et dont la fondation remonte au premier millénaire avant J-C.
Les motos sont restées au sec, nous avons préféré utiliser le service de "taxi" proposé par le mari de notre hôtesse. Et nous avions bien fait puisqu'à peine la visite du site terminée, nous avons supporté de nouvelles trombes d'eau. Nous ne le savions pas encore, mais ce seraient quasiment les dernières gouttes de pluie que nous verrions avant la mi-juillet.
La cité est bâtie sur un site que l'érosion et l'homme ont spectaculairement sculpté. Située au-dessus de l’ancien temple païen, la basilique d’Ouplistsikhé a été construite entre le IXème et le Xème siècle.
Le lendemain, nous quittons Gori en direction de la capitale.
A l’issue d’un trajet court et presque sans pluie, c’est en arrivant à Tbilissi que nous retrouvons sans plaisir particulier la circulation d'une grande ville (et nous étions pourtant un dimanche).
Sachant que nous allons rester plusieurs jours pour avoir nos visas, c’est toujours via Booking que nous avons trouvé l'Hôtel SALO, quasiment en plein centre de Tbilissi.
Vision très fréquente, à Tbilissi comme à Gori, et qui témoigne de la manière particulière de conduire en Géorgie. Le pare-chocs semble être utile mais ne servir qu'une seule fois...
Dès le lendemain, lundi 22 mai, nous déposons notre demande de visa à l’ambassade d’Iran que nous rejoignons en Taxi. Démarche finalement assez facile si l’on excepte le fait qu’il faille déposer les 50 euros du visa dans une banque située à 1500 mètres de l’ambassade et de revenir avec un reçu. Enfin, ça c’est seulement pour l’un d’entre nous. Les deux autres sont en effet priés de payer chacun leurs 50 euros en liquide, directement au premier secrétaire de l’ambassade…. Bref…
Toujours est-il que notre demande est acceptée et que l’on nous demande de revenir mercredi à 10 heures. Autrement dit, si tout se passe bien, nous aurons nos visas en 48 heures. Nous n'osons y croire!
En attendant, nous avons du temps pour nous occuper de la vidange de deux nos motos et visiter un peu Tbilissi.
Loin de la première impression qu’elle m’avait laissée lors de notre arrivée dans les embouteillages, la vieille ville de Tbilissi se révèlera être une ville fort agréable avec de beaux quartiers pleins de charme et qui a su faire cohabiter architectures anciennes et modernes.
Il ne faut pas manquer non plus d’aller visiter la citadelle Narikala qui domine la ville. Outre la vue superbe offerte depuis la citadelle et la beauté des anciennes fortifications, cette visite pourra vous donner l’occasion de grimper les escaliers les plus étroits et raides que je n’aie jamais vus. A partir de la citadelle, une petite marche sur la crête dominant la ville vous mènera jusqu’à l’immense statue métallique de « la mère patrie ».
Le mercredi à 10 heures comme convenu, nous retournons à l’ambassade d’Iran. Il faut bien dire que nous avions une certaine appréhension. Après tout, l’objectif de ce voyage c’était bien l’Iran. Un refus de visa aurait totalement compromis cet objectif.
Nos craintes n’étaient pas fondées puisque quelques minutes plus tard nous ressortons de l’ambassade avec nos trois visas. Comme prévu, ces visas sont valables 30 jours à compter de la date d'entrée sur le territoire iranien.
Yeeeeessss !
A nous l'Iran.
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