Les quelques lignes qui vont suivre concernent mes impressions après seulement 15 jours dans ce pays attachant.
Très personnelles, ces impressions ne prétendent pas à l’exactitude et ne sauraient être considérées comme reflétant la totale réalité.
Longtemps classée parmi les pays en voie de développement, la Malaisie est aujourd’hui l’un des pays industrialisés les plus dynamiques de l’Asie du sud-est.
Faisant partie des leaders mondiaux dans la fabrication des composants électroniques, la Malaisie dispose également d’importantes ressources en pétrole. Les secteurs du tourisme et de la finance sont également très importants.
Le bâtiment tourne à plein régime et à Kuala Lumpur les immeubles poussent comme des champignons.
La Malaisie fut le premier pays d’Asie du sud-est à disposer d’une industrie automobile nationale. Les voitures PROTON sont très répandues dans le pays et n’ont pas grand-chose à envier à la concurrence. Le réseau routier et autoroutier est très développé et le nombre de voitures est ahurissant, dans la capitale comme dans le reste du pays.
Ahurissant également, le nombre de scooters qui circulent à toute heure de la journée. Le modèle est grandes roues y est particulièrement apprécié et je n’ai pas beaucoup vu de scooters type GT.
La Malaisie dispose également d’une agriculture importante. Une importante part du pays est recouverte de gigantesques palmeraies ou de plantations d'hévéa ce qui explique que la Malaisie soit le plus grand producteur mondial d’huile de palme. et qu'elle exporte un million de tonnes de caoutchouc par an.
Si les musulmans sont majoritaires, le pays revendique un islam tolérant et la liberté de culte est assurée. On croise simultanément dans la rue des femmes voilées ou habillées à l’occidentale et des chinoises en mini-jupe.
La cohabitation ethnique est défendue par le gouvernement dont le message est sans cesse relayé par la presse.
A la lecture des journaux, j’ai pu constater à quel point la volonté de moderniser le pays est grande.
Le gouvernement est selon moi très dirigiste et prend position aussi bien dans le domaine économique que dans les domaines sociaux et familiaux. Confronté à la fin des années 60 à des conflits ethniques, le gouvernement s’est orienté vers une politique d’investissement et de progrès apte à éviter la répétition des troubles.
Cette marche en avant vers le progrès, couronnée de succès mais qui peut sembler parfois trop rapide, est sans cesse encouragée dans la presse. Les parents sont fortement encouragés à veiller de près à l’éducation de leurs enfants et la langue anglaise, langue des affaires, est imposée dans l’enseignement des mathématiques et des sciences.
Malgré cette course à l’industrialisation, le peuple malais est d’une gentillesse désarmante qui tranche avec l’égoïsme habituel des occidentaux. Le respect des anciens est également frappant. Bénéficiant de faibles retraites, beaucoup d’entre eux sont employés dans les stations service par exemple et j’ai pu constater combien ils étaient respectés.
J’ai été frappé par le sourire permanent des habitants de la capitale comme des autres villes. Leur sens de l’accueil est inégalable et au cours de mon séjour tous mes interlocuteurs ont eu à cœur de me faire découvrir leur pays et leur culture.
Outre la découverte de la cuisine locale et ma participation à une partie de pêche nocture, j’ai notamment été invité aux cérémonies d’un « Wedding-day » au cours desquelles tous les mariés de l’année ont été mis à l’honneur.
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Autre exemple qui m’a frappé : A Malacca beaucoup d’anciens, pour arrondir leurs fins de mois, proposent aux touristes de visiter la ville en trishaw (tricycle). Malgré leur lenteur ou même lorsqu’ils prennent les 4 voies à contresens, jamais je n’ai vu le moindre geste d’énervement ou entendu le moindre klaxon de la part des automobilistes de la ville.
Vous aurez compris que j’ai véritablement été séduit par ce pays que je ne connaissais absolument pas.
Enfin, si le gouvernement insiste sur le fait que la cohabitation ethnique est indispensable, un certain clivage est perceptible. La communauté chinoise, traditionnellement très impliquée dans l’économie, subit une certaine discrimination alors que la communauté malaise se voit réserver certains avantages.
Les dirigeants pratiquent un certain culte de la personnalité et le discours officiel est à mon goût trop marqué par le nationalisme, surtout en cette période de célébration du cinquantenaire de l'indépendance.
Les médias officiels servent de relais au discours progressiste, moral et sécuritaire du gouvernement tandis que la presse d'opposition est trés surveillée.